Devons-nous encore vous présenter la marque Cupra ? D'abord présente chez Seat comme un label sportif, Cupra s'est émancipée en 2018 et est devenue une marque à part entière. Jusqu'à l'arrivée du très réussi Formentor, Cupra se contentait de rebadger une bonne partie des véhicules Seat, comme c'est toujours le cas avec les Leon et Ateca.
Si la Born n'est pas présente au sein du catalogue Seat, il s'agit pourtant d'un véhicule qui lui était d'abord destiné, puisque ce modèle fut présenté sous la forme d'un concept-car au Salon de Genève en 2018 sous le nom de "El Born", en référence à un quartier de Barcelone. Membre du groupe Volkswagen, la firme ibérique profite de la banque d'organes du groupe allemand pour aller piocher quelques éléments, la plupart de ses éléments même, puisqu'il s'agit de la cousine technique de la Volkswagen ID.3, mais qui devrait être un tantinet plus dynamique.
À bas l'austérité
La Cupra Born est une compacte plutôt "pas très compacte", avec une longueur de 4,32 mètres, soit 6 centimètres de plus que la Volkswagen ID.3. En largeur, Cupra annonce 1,81 mètre, une hauteur de 1,54 mètre et un empattement de 2,77 mètres soit, à quelques millimètres près, les mêmes cotes que l'ID.3. La Born possède des roues plus grandes que sa cousine germanique, les pneus peuvent atteindre 235 millimètres de large et la taille des jantes peut osciller de 18 à 20 pouces.
Même si elle partage la même plateforme que l'ID.3, la Cupra Born se présente sous un tout autre aspect, avec des lignes résolument plus dynamiques. Son châssis a aussi été rabaissé de 10 millimètres à l'avant et 15 millimètres à l'arrière, mais les motorisations ne changent pas avec 150 et 204 chevaux sous le capot, tandis qu'une inédite version VZ de 231 chevaux voit le jour. "Inédite", ce n'est peut-être pas le terme le plus approprié puisqu'elle se base sur le moteur de 204 chevaux avec l'ajout d'un e-boost permettant de grimper à 231 chevaux pendant environ 30 secondes et sous réserve d'une batterie encore bien chargée en électrons.
Mieux présentée qu'une Volkswagen ID.3
À l'intérieur, si l'habitacle de la Volkswagen ID.3 ne nous avait pas plus séduit que ça, celui de la Born y ressemble à s'y méprendre et ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle. Pourtant, en y regardant de plus près, la planche de bord est un peu mieux agencée, mieux finie et plus ergonomique, tout en étant plus valorisante esthétiquement parlant. Les matériaux sont plus léchés, certains sont issus du recyclage, tandis que d'autres éléments accentuent le côté sportif de la voiture.
Nous retrouvons un petit écran de 5,3 pouces sous les yeux du conducteur et un plus grand au centre de 12 pouces, tactile, pour contrôle tout le système d'info-divertissement. Au milieu de la console centrale, Cupra n'a pas choisi de laisser un espace vide comme l'ID.3, mais d'y intégrer un espace de rangement rudement plus pratique.
L'écran tactile de 12 pouces, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, ne bénéficie pas d'une qualité graphique de haut niveau, mais les menus sont plutôt agréables bien qu'assez mal agencés. Nous nous y perdons très rapidement avec une multitude de sous-menus pour gérer différentes fonctions, à commencer par la ventilation, là où de traditionnelles molettes seront toujours plus pratiques.
La Cupra Born est plus grande que l'ID.3, mais donne moins cette impression d'espace. Pourtant, la Born ne manque pas de volume, avec une habitabilité digne du segment supérieur et une banquette arrière plutôt confortable. En ce qui concerne le volume de coffre, la Cupra Born fait exactement comme l'ID.3 avec 385 litres de coffre, et jusqu'à 1267 litres une fois la banquette arrière rabattue.
Trois batteries et trois motorisations
À l'heure où nous écrivons ces lignes, la Cupra Born est uniquement disponible avec une motorisation de 204 chevaux et une batterie de 58 kWh. D'autres versions vont arriver et suivront le même schéma que l'ID.3, avec un modèle de 150 chevaux dotée d'une batterie de 45 kWh pour l'entrée de gamme, et une version de 231 chevaux avec une batterie de 77 kWh qui arrivera en 2022.
Em matière d'autonomie, la version dotée de la petite batterie revendique 340 kilomètres, 420 kilomètres pour la batterie de 58 kWh et 540 kilomètres pour celle de 77 kWh. Les batteries compatibles avec les chargeurs rapides (125 kW) peuvent récupérer 100 kilomètres en 7 minutes, et 35 minutes suffisent pour retrouver 80 %. La version dotée de la batterie de 77 kWh pourra bientôt bénéficier d'une puissance de charge maximale de 170 kW.
Vraiment plus dynamique ?
Comme souvent lors de ces essais "sur le pouce", nous avons tout juste le temps de vider la batterie, sans la recharger, qu'il faut déjà rendre les voitures. Difficile donc de dégager de vraies données précises concernant les consommations, d'autant plus que notre parcours d'essai intégrait de nombreuses routes sinueuses et vallonnées pour tester les qualités dynamiques de notre modèle.
Nous avons pu prendre en main la version dotée du moteur électrique de 204 chevaux et 310 Nm positionné au niveau de l'essieu arrière. Le constructeur espagnol assure que la transmission de la puissance sur l’essieu arrière et la répartition des masses à 50-50 favorisent le tempérament sportif du modèle, quelle que soit la version.
Avec sa batterie de 58 kWh, l'autonomie affichée au tableau de bord est d'environ 320 kilomètres, bien loin des 420 annoncés sous le cycle WLTP. Ce que nous indiquait le tableau de bord fût globalement cohérent avec les consommations relevées, soit environ 19 kWh/100 kilomètres sur notre parcours d'essai pas vraiment propice à l'éco-conduite. En étant plus attentif et plus doux avec l'accélérateur, nous aurions certainement pu économiser quelques électrons.
Notre essai débute à Barcelone et, comme d'habitude avec les voitures électriques, c'est un régal en ville, avec une douceur d'utilisation appréciable et un confort plutôt correct pour une voiture dotée de jantes de 20 pouces et sans amortissement piloté. Cette dernière fonction sera disponible à partir de l'année prochaine.
Seul bémol en ville, c'est un mode "B" censé accentuer la récupération d'énergie au abonné absent. Si le mode "D" favorise le mode "roue libre", le mode "B" est censé amplifier le frein moteur. Quand d'autres constructeurs privilégient la conduite à une seule pédale, la Cupra Born oblige son conducteur à solliciter constamment le frein, avec un manque d'attaque en début de course qui plus est, obligeant à anticiper un minimum.
Une fois la ville derrière nous, il est temps de voir si la Born est effectivement plus dynamique que l'ID.3, d'autant plus qu'à la lecture de la fiche technique, ce n'est clairement pas perceptible, avec un 0 à 100 km/h similaire en tout point et 7,3 secondes annoncées. Dans les faits, effectivement, la Cupra Born est une voiture plus dynamique que l'ID.3, sans être une véritable sportive non plus.
Le travail des ingénieurs autour de la direction et des suspensions se ressent, avec une prise de roulis légèrement mieux maîtrisée que l'ID.3, une direction plus informative bien que toujours assez atone, et un train avant plus précis. Les pneus légèrement plus larges permettent d'avoir plus de stabilité en virage, même si, sur des courbes un peu serrées, l'ESP aura tendance à se déclencher trop tôt, sans être pour autant castrateur. En d'autres termes, le côté dynamique est bien plus présent, mais semble faire illusion avec simplement quelques réglages électroniques peu coûteux pour marquer la différence derrière le volant.
À quels prix ?
Les commandes de la Cupra Born ouvriront à partir du 2 novembre 2021 mais, comme énoncé plus haut, seule la version de 204 chevaux avec la batterie de 58 kWh sera disponible. Les prix débutent à partir de 40 250 euros, hors bonus écologique de 6000 euros (5000 euros dès le 1er janvier 2022). Avec l'arrivée de la version de 150 chevaux et de la petite batterie, le ticket d'entrée devrait avoisiner les 35 000 euros, hors bonus.
Au rayon des concurrentes, ça ne se bouscule pas encore au portillon, même si la Renault Mégane E-Tech disponible au premier trimestre 2022 aura très certainement son mot à dire. À ces niveaux de prix, comment ne pas non plus évoquer la Tesla Model 3 qui, certes, ne boxe pas forcément dans le même segment, mais s'affiche à des prix quasiment similaires tout en proposant des performances, une autonomie et des équipements qui viennent clairement reléguer la Cupra Born et sa cousine germanique en deuxième division.
La Cupra Born démarre légèrement au-dessus de la Volkswagen ID.3, d'environ 500 euros en moyenne à puissance, batterie et niveau d'équipements équivalent. Les Cupra Born et Volkswagen ID.3 sont produites au sein de la même usine de Zwickau, en Allemagne.
Points positifs | Points négatifs |
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Consommations plutôt maîtrisées | Différences peu marquées sur la route avec l'ID.3 |
Douceur d'utilisation | Ergonomie parfois encore compliquée |
Présentation en progrès par rapport à l'ID.3 | Tarifs élevés dans l'ensemble |
Galerie: Essai Cupra Born (2021)
Cupra Born