2015 marque le début d'un véritable cataclysme pour l'industrie automobile avec l'épisode du dieselgate, dont les principaux fautifs, le groupe Volkswagen en tête de liste, commencent peu à peu à se remettre. Pour revenir sur le droit chemin, et surtout répondre aux exigences environnementales toujours plus drastiques, Volkswagen opère une nouvelle stratégie d'électrification sans précédent.

En 2025, la firme allemande dévoilera la dernière plateforme thermique de son histoire. En 2033, les derniers modèles thermiques siglés Volkswagen arriveront pour un parc à zéro émission d'ici 2050. Des échéances assez éloignées, certes, mais compte tenu du temps de développement et du renouvellement plus global du parc automobile, 2050 c'est presque demain.

Et pour symboliser l'entrée dans l'ère du tout électrique, Volkswagen lance l'ID.3. Elle vient en quelque sorte s'affirmer comme étant la nouvelle Golf électrique puisqu'elle s'inscrit dans le segment des compactes, malgré une silhouette qui nous fait curieusement penser à celle d'un monospace.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Comme une Golf, ou presque

La Volkswagen ID.3 en quelques mots, qu'est-ce que c'est ? C'est donc une compacte qui mesure deux centimètres de moins que la dernière Golf et culmine ainsi à 4,26 mètres. Avec ses 1,55 mètre de haut et ses 1,81 mètre de large, elle s'intègre parfaitement dans son segment.

Comme vous pouvez le constater, les lignes sont plutôt anguleuses, voire même assez harmonieuses dans l'ensemble avec notamment une bande lumineuse qui relie les deux optiques avant. Des LED que nous retrouverons d'ailleurs sur les modèles ID et les nouvelles Volkswagen dans l'ensemble, puisque ces bandeaux à LED sont amenés à remplacer au fur et à mesure les chromes.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)
Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Un peu de couleurs, beaucoup de technologies, mais...

À l'intérieur, une fois n'est pas coutume, c'est du tout nouveau pour une Volkswagen. Et sans austérité qui plus est. L'ensemble est très épuré avec peu de commandes physiques, celles-ci étant regroupées essentiellement au sein de l'écran tactile de 12 pouces.

Le système d'info-divertissement, qui a donné du fil à retordre à Volkswagen visiblement, est très abouti, les graphismes sont de qualité, la navigation est plutôt simple et l'ergonomie des menus impeccable. Pour les premiers clients qui vont ou qui ont été livrés, une mise à jour interviendra dès janvier 2021 avec de petites modifications pour l'affichage tête-haute et l'incorporation d'un planificateur de recharge indexé au GPS pour vos longs trajets.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)
Essai Volkswagen ID.3 (2020)

En revanche, les matériaux à bord alternent entre le bon et le moins bon. Le bon, c'est surtout pour la partie haute avec une planche de bord moussée, le moins bon pour les plastiques bas qui ont tendance à marquer très rapidement. Les assemblages sont corrects, comme d'habitude chez Volkswagen. Parmi les points un peu fâcheux, nous aurions tendance à dire que l'ergonomie pourrait être un poil perfectible.

Comme pour une Tesla au début, une mise en main est nécessaire puisque quelques-uns de nos repères habituels sont bouleversés. Le réglage des rétroviseurs, la fermeture des vitres arrière ou encore même le démarrage, il nous aura fallu un peu de temps pour nous familiariser avec l'ensemble. Volkswagen a succombé à la mode des commandes de climatisation réglables au sein de l'écran tactile central, et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, car là encore c'est peu ergonomique, mais c'est toujours mieux fait et plus fluide que chez PSA.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)
Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Habitable cette Volkswagen ID.3 ?

En matière d'habitabilité, la Volkswagen ID.3 s'en sort avec les honneurs, sans plus, puisque le coffre possède un volume allant de 385 à 1267 litres. C'est, à quelques litres près, aussi bien qu'une Volkswagen Golf même si ça reste inférieur à celui d'une Peugeot 308 (420 litres) ou qu'une Nissan Leaf (435 litres) si on veut la comparer à un modèle 100 % électrique, même si la japonaise est plus longue de 23 centimètres par rapport à l'allemande.

En revanche, l'ID.3 fait office de référence en matière d'espace à bord avec de nombreux rangements, de la place et surtout beaucoup de lumière, accentuant ainsi l'impression d'espace.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)
Essai Volkswagen ID.3 (2020)

L'ID.3 en quelques chiffres

L'essai d'une voiture électrique c'est souvent pas mal de chiffres à ingurgiter, et nous allons vous les condenser ici-même. Notre modèle d'essai bénéficie d'un moteur de 150 kW (soit 204 chevaux) et 310 Nm de couple. Une version avec un moteur moins puissant de 107 kW (146 chevaux) arrivera plus tard. Ce moteur est alimenté par une batterie de 58 kWh (ID.3 Pro Performance) qui peut permettre à notre ID.3 de revendiquer environ 425 kilomètres d'autonomie selon le cycle WLTP.

Une seconde batterie sera également disponible, plus grosse, avec une capacité de 77 kWh (ID.3 Pro S) lui permettant de parcourir théoriquement 542 kilomètres. Dans le sens inverse, une plus petite sera disponible l'année prochaine avec 45 kWh (ID.3 Pro) de capacité afin d'abaisser son prix d'entrée. Notre batterie de 58 kWh, comme celle de 45 kWh, accepte une charge rapide jusqu'à 100 kW tandis que la plus grosse peut encaisser jusqu'à 125 kW. À 100 kW, cela permet de récupérer jusqu’à 80 % d’autonomie (jusqu’à 290 km) en 26 minutes de charge.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Un appétit en électrons plutôt frugal

Pour notre parcours d'essai, nous n'avons pas cherché à faire le plus de kilomètres avec une seule charge, nous nous sommes plutôt attardés sur son comportement routier. Néanmoins, sur les plus de 300 kilomètres que nous avons parcourus lors de notre essai, nous avons rechargé une seule fois le midi par mesure de sécurité, mais ce n'était pas indispensable tant son appétit est frugale.

C'est en tout cas ce que nous avons constaté durant notre essa,i où nous avons relevé environ 16,5 kWh/100 kilomètres sur routes départementales (plus de 18 kWh/100 kilomètres en conduite dynamique), environ 13 kWh/100 kilomètres en milieu urbain et environ 20 kWh/100 kilomètres sur autoroute. Vous pouvez donc largement faire plus de 400 kilomètres avec une seule charge en ville et environ 280 kilomètres sur autoroute, sans vous priver des éléments de confort comme la radio ou encore la climatisation.

Des valeurs très correctes, notamment grâce à un aérodynamisme plutôt bien travaillé et un Cx de seulement 0,27. Son poids de 1805 kilos à vide (dont 376 kilos de batterie) est assez élevé malgré la présence d'une carrosserie en acier et un hayon en composite. Néanmoins il ne la pénalise pas trop en matière de consommations. Pour le coup, cette Volkswagen ID.3 se rapproche grandement de l'une des références en la matière, à savoir le Hyundai Kona electric.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Neutralité de rigueur

Sur la route, son comportement dynamique nous a plutôt séduit avec un centre gravité très bas, de belles reprises et des performances tout à fait correctes dans l'ensemble (0 à 100 km/h en 7,3 secondes et 160 km/h en vitesse maximale). Le confort est également au rendez-vous, malgré ses jantes de 19 pouces, quoiqu'un poil ferme en compression. Globalement, l'alliance antinomique entre confort et dynamisme est parfaitement respectée. Comme une Golf en somme.

La Volkswagen ID.3 étant une propulsion, on aurait tendance à penser qu'elle peut être joueuse quand on la taquine un peu, mais il n'en est rien, cela reste assez neutre dans l'ensemble. Concernant le freinage, la transition entre régénératif et friction est plutôt bien faite même si, comme d'habitude sur les voitures électriques, la sensation en début de pédale est trop spongieuse. À noter que la voiture bénéficie d'un mode "B" pour amplifier le freinage régénératif, mais qui n'est pas paramétrable sur plusieurs niveaux.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Des assistances à la conduite assez spectaculaires

Si nous devons faire ressortir une qualité concernant cette ID.3, c'est la précision de son système de conduite autonome qui mêle régulateur de vitesse adaptatif, maintien dans la voie, le centrage dans cette même voie et la lecture des panneaux de signalisation. Nous avons choisi d'essayer ce système sur routes nationales, limitées désormais à 80 km/h, et nous avons été scotchés tant la technologie est aboutie, notamment par rapport à ce que nous avons l'habitude de prendre en main. La vidéo ci-dessous, enregistrée durant notre essai, vous donne un bref aperçu des capacités de la technologie.

La voiture épouse quasi parfaitement chaque courbe, pratiquement jamais sans avoir besoin d'intervenir. Le système vous rappellera simplement de garder les mains sur le volant, d'où quelques brèves interventions sur le volant dans la vidéo. Bien évidemment à l'approche d'une courbe un poil serrée où 80 km/h n'est pas forcément la vitesse la plus adaptée, la voiture aura tendance à être dépassée et à quitter subitement sa trajectoire. Le système est en réalité réellement bluffant à des vitesses légèrement inférieures sur ce genre de route pour justement éviter que le système soit surpris par un virage un poil trop serré.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)
Essai Volkswagen ID.3 (2020)

À quel prix ?

Les Volkswagen ID.3 commencent peu à peu à arriver en concession en France. 30'000 modèles ID.3 1ST, l'édition de lancement et notre modèle d'essai, ont déjà été écoulés en Europe. En 2020, Volkswagen a déjà enregistré 1500 commandes dans l'Hexagone et table sur 12'000 commandes l'année prochaine

Les clients devront s'acquitter, au minium de 37'990 euros (hors bonus écologique de 7000 euros), pour s'offrir une ID.3 avec la batterie de 58 kWh et le moteur de 204 chevaux. Le modèle avec le plus petit moteur et la petite batterie devrait sans doute permettre de passer sous la barre des 30'000 euros, hors bonus écologique toujours.

De notre côté, notre modèle d'essai en finition ID.3ST Max, c'est-à-dire la version de lancement suréquipée et encore avec quelques options comme le grand écran tactile et le toit panoramique, s'affiche à quasiment 50'000 euros. C'est pratiquement autant qu'une Tesla Model 3 qui ne boxe pas sur le même segment ni même dans la même catégorie.

Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Quel bilan en tirer ?

Finalement que retenir de l'essai de cette Volkswagen ID.3 ? Qu'il n'y a tout simplement pas de vraie surprise, dans le sens où l'ID.3 suit les traces de la Golf et fait à peu près tout bien et ne souffre d'aucun défaut majeur.

Pour ce qui est de la batterie et de l'autonomie, tout dépendra de votre utilisation mais globalement l'ID.3 conviendra à la majorité des trajets que vous effectuerez quotidiennement. Dommage que les constructeurs doivent conjuguer avec un réseau de recharge encore trop clairsemé en France, malgré la présence de plus en plus de stations Ionity.

 
Points positifs Points négatifs
Alliance entre dynamisme et confort Poids assez élevé
Consommations plutôt maîtrisées Ergonomie perfectible à l'intérieur
Conduite semi-autonome Tarifs assez salés

Galerie: Essai Volkswagen ID.3 (2020)

Volkswagen ID.3

Motorisation Moteur électrique synchrone à aimants permanents
Puissance 204 chevaux
Couple maximum 310 Nm
Batterie Lithiuim-ion (58 kWh)
Distance en mode électrique 425 kilomètres (WLTP)
Type de charge Adaptatif mono-triphasé AC et DC (jusqu’à 100 kW)
Temps de charge Recharge rapide de 5 à 80 % en 26 minutes (100 kW)
Transmission Boîte automatique à un rapport
Type de transmission Propulsion
0-100 km/h 7,3 secondes
Vitesse maximum 160 km/h
Longueur 4,26 mètres
Largeur 1,81 mètre
Hauteur 1,55 mètre
Poids 1805 kg (à vide)
Volume de coffre 385 à 1267 litres
Places 5
Economie de carburant 15,4 à 16,9 kWh/100 kilomètres (WLTP)
En vente 2020
Prix de base 37'990 €
Prix de la version testée 49'990 €