C’est au volant d’une Toyota Auris Hybride flambant neuve que débute notre road trip dans ce qu’il faut désormais appeler l’Occitanie. Après avoir atterri à l’aéroport de Rodez dans l’Aveyron, nous filons vers la vieille ville où a été érigé il y a peu le Musée Soulages, œuvre du bureau d’architectes catalan RCR. Le bâtiment, tout en angles et recouvert de plaque d’acier rouge corrodé, est construit dans le parc du Foiral, à quelques centaines de mètres du centre historique de Rodez. Un musée qui vaut le détour, pour sa riche collection d’œuvres de Pierre Soulages bien entendu, mais aussi pour la scénographie exceptionnelle dont les visiteurs bénéficient.

En ce début du mois d’avril, l’Occitanie bénéficie d’un temps particulièrement ensoleillé et donc de chaussées parfaitement sèches. L’Auris Hybride n’éprouve aucun mal à se mouvoir le long des petites routes du Midi de la France, moteurs essence et électrique combinant leur entrain avec beaucoup de volonté.

Essai Toyota Auros Hybrid

Quel succès !

Toyota n’est pas peu fier d’avoir initié le mouvement il y a tout juste 20 ans, le constructeur nippon écoulant aujourd’hui près de 200.000 véhicules hybrides annuellement sur le seul Vieux-Continent. Un succès commercial doublé d’une technologie dans le vent qui a poussé bon nombre de concurrents à en faire de même, sans toutefois égaler le succès enregistré Toyota. Dans le cas de l’Auris, quelque 80 % des ventes du modèle se font avec la mécanique hybride sous le capot !

En 2015, Toyota a profité de l’introduction des normes Euro 6 pour améliorer son Auris avec un équipement étoffé et une silhouette remise au goût du jour. Le modèle a ainsi droit à un regard plus effilé, dont les blocs optiques peuvent être équipés de feux LED optionnels, et à une calandre très dynamique. L’habitacle respire pour sa part la qualité avec, entre autres, un combiné d’instrumentation à jour et une planche de bord "flottante" rehaussée d’un grand écran tactile. Les Toyotistes apprécieront la petite montre digitale semblant tout droit sortir des années 80 et qui, même sur certaines Lexus, fait toujours partie du décor. Rassurant n’est-il pas ?

Essai Toyota Auros Hybrid
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Discrète... en ville

Rodez une fois quittée, nous prenons la route du Château de Labro pour y passer la nuit. Au cœur d’un magnifique domaine calme et verdoyant, cette demeure d’exception du 16e siècle a été achetée, restaurée et décorée en 2001 par Jean et Nizou Rouquet, des brocanteurs passionnés. Si l’Auris n’a rien d’une limousine, elle ne fait pas pour autant tâche dans le décor, d’autant que sa mécanique hybride nous permet de pénétrer dans la propriété sans déranger la faune locale qui vaque paisiblement à ses occupations.

Techniquement, la Toyota Auris "classique" embarque un 1,2 litre essence de 116 ch ou un bloc diesel 1,6 litres de 112 ch produit par BMW. Dans le cas de notre déclinaison hybride, il s’agit d’un quatre cylindres essence de 1,8 litres combiné à un moteur électrique. L’ensemble génère 136 ch et affiche une consommation moyenne de 5,5 l/100 km, soit plus que le bloc diesel BMW mais aussi que le petit 1,2 l à essence…

Mais bien plus qu’une simple histoire de consommations, l’hybride offre surtout une foule d’avantages et un indéniable confort d’utilisation : exonération de la taxe sur les véhicules de société durant 2 ans (en France), carte grise gratuite dans certains départements ou encore possibilité de rouler en tout électrique sur de courtes distances, ce sont ce type d’arguments qui font mouche. La conduite d’une voiture hybride en milieu urbain révèle aussi de nombreux intérêts, à commencer par la douceur de la mécanique et son silence de fonctionnement. Un ensemble prédestiné à une conduite calme, sans quoi le moteur à essence à tendance à se transformer en une véritable essoreuse, dirigée par la boîte CVT qui équipe le modèle.

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Zen soyons zen

Après une nuit douillette, direction Conques et son abbatiale dont les vitraux, signés Pierre Soulages, inondent l’édifice de lumière. Les routes alentours sont étroites et tortueuses, l’occasion de goûter aux joies d’une conduite zen dans un véhicule à l’atmosphère très sereine. On se prend ainsi rapidement au jeu de tenter de maintenir l’aiguille du powermètre dans la zone verte (Eco) voire dans la zone bleue (Charge) histoire de consommer le moins possible. Une attitude certes responsable qui ne veut pas pour autant dire que l’Auris se traîne, que du contraire. Quelques kilomètres suffisent à adapter sa façon de conduire afin de tirer parti au mieux d’une mécanique particulière.

Tout bénéfice pour la consommation qui, entre Conques et Estaing, en passant à proximité de Laguiole, là même où sont produits parmi les meilleurs couteaux au monde, diminue de façon significative. Du plateau volcanique et quasi désertique de l’Aubrac, on passe progressivement à la végétation luxuriante du Parc national des Cévennes où, une fois n’est pas coutume, les routes en lacet jalonnent notre parcours.

Essai Toyota Auros Hybrid
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Douceur et confort

À présent en route vers la petite ville d’Uzès, on constate que la direction électrique qui équipe l’Auris hybride offre suffisamment de fermeté et de consistance. De quoi assurer une conduite précise et fluide, sans pour autant avoir le mordant d’une compacte sportive. Mais là n’est pas l’ambition de la japonaise. Quant aux suspensions, leur réglage typé confort sied très bien au modèle qui, une fois encore, ne demande qu’à être traité tout en douceur, ce que ne manque pas de vous rappeler la boîte CVT qui préfère les reprises élastiques aux accélérations tonitruantes.

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Cela n’empêche pas l’Auris hybride de pouvoir aussi jouer aux grandes routières, d’autant qu’elle dispose d’un coffre offrant un volume utile de 360 litres et ce malgré la présence de batteries placées juste derrière la banquette. On pourrait juste regretter le manque d’espace aux jambes à l’arrière, un défaut dû notamment à un empattement particulièrement court (2,6 mètres) et ce malgré un gain de 5 centimètres par rapport à l’Auris de première génération.

Le modèle peut en outre être doté d’un nouvel ensemble de technologies sécuritaires qui porte le nom de Toyota Safety Sense. On y retrouve un système anticollision (actif de 10 à 80 km/h), l’alerte anti-dévoiement, les phares automatiques ainsi que la reconnaissance des panneaux routiers. Ce pack n’est malheureusement pas proposé de série.

Enfin, si l’instrumentation embarquée tout comme l’installation audio sont de bonne facture, on peut par contre regretter l’angle de vision offert par le GPS (qui est en plus recouvert d’un plastique brillant) mais aussi son manque de précision et son fonctionnement erratique. Durant les quelque 750 kilomètres parcourus, on a rapidement abandonné celui-ci pour se rabattre sur l’application Waze, nettement plus performante. Rien de grave mais peut mieux faire !

Un bon bilan

Disponible à partir de 25.900 € (Toyota Auris Hybride Tendance), cette compacte hors norme est une voiture très attachante. Certes, c’est tout sauf une voiture de sport mais son confort et sa fiabilité à toute épreuve en font une monture parfaite pour la ville. Si l’autoroute est votre terrain de chasse, mieux vaut alors opter pour une mécanique plus conventionnelle qui, in fine, se révèlera plus économe que cette déclinaison hybride. Et, à ce titre, le diesel BMW fait merveille.

Sans réelle concurrente directe, l’Auris Hybride se distingue aussi par ses coûts d’entretien réduits et son rapport prix/équipement attrayant une fois les bonus déduits. Et si, dans un premier temps, il faut revoir un rien sa façon de conduire une fois au volant de l’engin, on se prend rapidement au jeu de vouloir consommer le moins possible avec, pour corollaire, une conduite plus zen et détendue. De quoi séduire un public en quête d’autre chose, lassé par les stars du segment que son les Volkswagen Golf et autres Peugeot 308.

Photos : Pierre-Benoît Sepulchre / Motor1.com 

 

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