Les SUV ont la côte. Les véhicules hybrides aussi. Mais saviez-vous que le premier SUV hybride rechargeable était signé Mitsubishi ? Débarqué en 2014, l’Outlander PHEV était basé sur la troisième génération du crossover nippon datant de 2013. Et il aura fallu attendre fin 2015 et le salon de Francfort pour son physique légèrement ingrat laisse place, à la faveur d’un restylage, à un style beaucoup plus élégant.
Quand Porsche propose un Cayenne E-Hybrid, ou Land Rover un Range Rover PHEV, l’Outlander PHEV reste toujours pionnier sur le segment des SUV milieu de gamme qui tarde à se brancher également. Mais alors que le XC60 T8 Twin Engine, lui aussi hybride rechargeable mais facturé bien plus cher car clairement identifié premium lui aussi, nous avons voulu savoir ce que vaut le nippon. Sur le papier, avec 50 kilomètres en tout électrique, une consommation normalisée de 1,7 l/100 km et un équipement richement doté, le Mitsubishi est des plus alléchant !
Un design qui date, mais mis au goût du jour
Le look des voitures japonaises a ses adeptes et ses détracteurs. Mais force est de constater que ce Mitsubishi Outlander PHEV millésime 2017 a évolué dans le bon sens depuis son restylage fin 2015. Si la ligne générale n’est pas des plus recherchées, plutôt classique et sans fioritures, sa face avant attire le regard avec cette impression d’imposante calandre noire donnée par ces boomerangs/lames chromés de part et d’autre. Les feux à LED à l’avant et à l’arrière de cet Outlander donnent également un peu de consistance au regard de l’auto.
Avec tous ses chromes extérieurs, sabots d’antibrouillards, contours de vitres latérales et hayon, l’Outlander PHEV n’hésite pas non plus à se la jouer premium. Sans oublier ses jantes alliage biton de 18 pouces qui le classent davantage en SUV des beaux quartiers. De manière générale, ce Mitsubishi Outlander PHEV ne manque pas d’allure.
Avec 4,70 mètres, le Mitsubishi Outlander est aussi long que le nouveau BMW X3 à titre d’exemple, et quelques centimètres plus long qu’un Audi Q5 ou qu’une Mercedes GLC, tous deux long de 4,66 mètres.
Deux places en moins
Dès le premier coup d’oeil, l’habitacle de l’Outlander PHEV flatte l’oeil des passagers. La présentation générale est plutôt agréable. Pourtant à y regarder de plus près, on oscille entre le bien, le volant gainé de similicuir, les contreforts de portes en cuir rembourré, les sièges enveloppants et très confortables ou encore les plaquages plastique imitation bois, et le moins bon, avec des boutons en plastique dur beaucoup trop nombreux, et une qualité de finition pas toujours très bonne. Sans parler de l’ergonomie : il y a des boutons un peu partout, pas forcément placés de manière cohérente ni regroupés, même si on s’y fait évidemment rapidement.
En revanche on est très bien installé dans cet Outlander PHEV aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Et l’équipement est plutôt riche avec la climatisation automatique bi-zone, le volant chauffant, le démarrage sans clé. On regrette quand même la taille, 7 pouces, de l’écran multimédia connecté, un peu petit actuellement, et surtout l’absence de GPS ! Ceci dit, la connectivité Android Auto et l’Apple CarPlay permettront quand même de se débrouiller.
Petit détour par le coffre qui a été amputé des deux places qui permettent sur l’Outlander "classique" d’afficher jusqu’à 7 place pour une simple et bonne raison : il y a un moteur électrique à l’arrière. Résultat, une quintaine de litres de différence avec l’Outlander 100% thermique, à 463 litres.
Jouer à celui qui consomme le moins
D’un côté, on a un moteur 4 cylindres 2.0 litres développant 120 ch. De l’autre, deux moteurs électriques de 82 ch chacun. L’un à l’avant. L’autre à l’arrière. Au total, cet Outlander PHEV cumule donc pas moins de 202 chevaux. Ce n’est pas non plus un poids-plume avec plus de 1800 kilos sur la balance. Mais il ne s’agit pas ici de performances, et force est de constater que dès les premiers tours de roues, le gabarit et le poids se font complètement oublier. Ben oui, on démarre systématiquement en mode tout électrique. Donc dans un silence total. Et c’est plutôt agréable. Ce qu’il faut bien comprendre ici, c’est que le SUV nippon est une voiture électrique qui se fait seconder par un moteur électrique. Et non le contraire !
Cette conduite en mode zéro émission s’apprécie d’autant plus que l’autonomie électrique est de 50 km, dans le meilleur des cas, mais aussi et surtout, on peut accélérer jusqu’à 120 km/h ! Ajoutons que les sièges moelleux s’ajoutent à ce confort ouaté, et rares sont les SUV qui offrent un tel agrément.
En réalité, pour jouir pleinement des capacités de cet Outlander hybride rechargeable, il faut pas mal rouler, et tester les différents modes de conduite. Une sorte de jeu finalement pour tenter d’optimiser les modes de transmission en fonction de la situation de conduite, et évidemment consommer le moins possible. Si l’on a évoqué le mode tout électrique, dont la nouveauté sur cette dernière mouture de l’Outlander PHEV est de pouvoir être "forcé", il y a également le mode hybride série qui reste électrique pour l’entrainement des roues, mais active le moteur thermique pour charger la batterie. C’est le cas au-dessus de 120 km/h par exemple, et dès qu’il peut repasser en tout électrique, le système bascule automatiquement. Enfin un mode hybride parallèle permet lui au moteur thermique d’entraîner les roues avant, mais toujours assisté des deux moteurs électriques sur les trains avant et arrière. C’est dans le cas où la batterie serait vide. À cela il faut encore ajouter le mode d’économie de la batterie (bouton Save au pied du levier de vitesse) qui permet de sauvegarder la batterie sur la demande en forçant l’hybride.
À noter ces palettes au volant qui ne servent pas à passer les vitesses, il n’y en a pas, mais à choisir les modes de régénération de la batterie en freinant, et qui permettent dans certaines situations de se passer, ou presque, de la pédale de frein. Bluffant.
Au départ c’est un peu dur d’intégrer toutes les possibilités, de sélectionner les bons modes selon les bonnes situations. Et puis on s’y fait, ça devient presque un jeu, d’autant que plusieurs visuels, sur l’écran central ou l’ordinateur de bord entre les compteurs, viennent quantifier vos efforts pour atteindre une conduite vertueuse. Ludique.
Dans les faits, il y a quand même quelques points noirs. À commencer par le silence qui se dégrade à mesure que le 4 cylindres monte dans les tours, en plus de ce bruit de patinage façon boîte CVT. À mesure que l’on augmente le rythme, c’est également le poids qui se fait davantage sentir, notamment sur petites routes, le SUV ayant une légère tendance au survirage.
Côté consommations, tant que l’on reste en tout électrique, pas de souci, évidemment. En revanche, quand on tire un peu sur le 4 cylindres, ça se gâte un peu. Et de 8 litres aux 100 kilomètres, on passe plutôt aux 10/12 litres, notamment sur autoroute.
Conclusion
Finalement, malgré son gabarit, ce Mitsubishi Outlander s’apprécie surtout en ville pour sa douceur d’utilisation, son confort, et sa consommation franchement réduite. Il devient même le meilleur allié de petits trajets quotidiens en ville, pendant lesquels on peut ne rouler qu’en électrique, et ne rien consommer. À condition de pouvoir quand même recharger chez soi (il est aussi compatible recharges rapides 50 kW). Et quand vient le week-end, on est bien content d’avoir un véhicule qui peut emmener toute la famille sans avoir à se soucier de recharger la batterie sur le trajet.
Pour le prix, il faut compter à partir de 39’990 € en finition Intense. Notre modèle d’essai, très richement doté avec sa finition Instyle haut de gamme, grimpe elle à 50’900 €. Un tarif certes conséquent mais qui se justifie par une technologie hybride rechargeable aboutie et des équipements plus nombreux que dans bien des SUV premium !
Photos : Mael Pilven / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
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Autonomie en tout électrique | Prix |
Confort | Consommations quand moteur thermique sollicité |
Pas encore de concurrence | Pas de version 7 places |
Galerie: Essai Mitsubishi Outlander PHEV (2018)
Mitsubishi Outlander PHEV