Le ministère du commerce chinois a dénoncé la décision de l'Union européenne d'ouvrir une enquête sur les subventions publiques. Ces aides permettent aux véhicules électriques fabriqués en Chine d'être vendus à des prix "artificiellement bas" sur le Vieux Continent, ce qui pourrait conduire l'Union Européenne à imposer des droits de douane sur les importations de véhicules alimentés par des batteries.

Une enquête "protectionniste"

La Chine a qualifié l'enquête de "protectionniste". Selon Pékin, l'avantage concurrentiel du secteur chinois des véhicules électriques n'est pas dû aux subventions. L'agence de presse Reuters a publié une déclaration du ministère du commerce chinois qui dénonce la décision de l'Union Européenne :

"L'enquête est un acte de protectionnisme pur qui perturbera et faussera sérieusement l'industrie automobile mondiale et la chaîne d'approvisionnement, y compris l'UE, et aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'UE."

"La Chine sera très attentive aux tendances protectionnistes de l'UE et à ses actions de suivi, et protégera fermement les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises."

Alors que certains États membres de l'UE, comme la France, réclament une telle enquête depuis plusieurs mois, les représentants de l'immense industrie automobile allemande ne sont pas certains que cette mesure aboutira à des résultats positifs. 

Une décision qui divise

Mercedes-Benz, qui collabore avec le constructeur automobile chinois Geely pour produire des véhicules électriques de marque Smart, a déclaré que les mesures protectionnistes étaient contre-productives. De son côté, Bosch, le plus grand fournisseur automobile au monde, a ajouté qu'une course aux tarifs punitifs et aux barrières commerciales ne ferait que des perdants. Dans le même temps, Stellantis a déclaré qu'elle se félicitait d'une concurrence loyale qui stimule l'innovation et la performance.

Smart #3

Smart #3 produite par Mercedes-Benz et Geely qui détiennent à parts égales la marque Smart

Un marché en expansion

En 2023, les marques de voitures électriques chinoises ont presque doublé leur part du marché européen, passant de 3,4% entre janvier et juillet 2022 à 6,7% cette année. Malgré une hausse des ventes, l'électrique chinois reste à la traîne des constructeurs sud-coréens, qui détiennent 8,2% du marché européen, des marques américaines, avec 20,2%, et des constructeurs européens, qui dominent le marché de l'électrique avec une part de 61,8%.

Cependant, les fonctionnaires de l'Union Européenne estiment que les voitures à batterie fabriquées en Chine sont moins chères que les véhicules électriques locaux d'environ 20%. cela pousse les marques européennes à fabriquer des voitures électriques plus abordables, avec des entreprises comme Citroën qui prévoient de mettre sur le marché plusieurs petits véhicules électriques abordables dans les années à venir.