Tesla n'est pas le seul à avoir ses gigafactories ! La première usine française de batteries pour véhicules électriques est inaugurée ce mardi entre Billy-Berclau et Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Située face à La Française de Mécanique, où Stellantis produit des véhicules thermiques, l'usine d'Automotive Cells Co (ACC) prend forme après 17 mois de travaux.

Codétenu à part égales par Stellantis, Mercedes et Saft (filiale de TotalEnergies spécialisée dans les batteries), ACC va concevoir et fabriquer les cellules stockant l'énergie, pour constituer en suite un ou plusieurs modules assemblés par les constructeurs pour les batteries de leurs véhicules. Les premières sortiront de l'usine en fin d'année.

Pour ce projet qui a demandé sept milliards d'euros d'investissement, l'inauguration est prévue en présence des dirigeants des trois actionnaires. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, ont également prévu de faire le déplacement.

"La naissance d’un acteur européen majeur dans la fabrication de batteries répond aux enjeux multiples que sont la maîtrise de la chaîne de production, le retour à une réelle souveraineté industrielle dans le domaine de la mobilité électrique et la réduction de l’empreinte environnementale des batteries, par une diminution notoire des distances d’acheminement", estime Yann Vincent, directeur général d'ACC.

"L’avènement d’ACC permet également une contribution tangible de notre activité à l’atteinte des objectifs de transition énergétique et au renforcement de la filière automobile européenne dans la compétition mondiale."

La Gigafactory ACC de Billy-Berclau Douvrin
La Gigafactory ACC de Billy-Berclau Douvrin

ACC dispose d'un site spectaculaire de 34 hectares. Le premier bloc inauguré ce mardi est long de 644 m, large de 100 m et haut de 31 m, soit l'équivalent de huit terrains de football. L'usine a été pensée pour limiter ses effets sur l'environnement, avec 90 % des déchets recyclés et une consommation d'eau estimée à 230 000 m3 par an, soit cinq à dix fois moins que pour une usine de fabrication d'automobiles.

Avec Stellantis – notamment maison-mère de Peugeot, Citroën, Fiat et Alfa Romeo – et Mercedes comme actionnaires, ACC a déjà un carnet de commande plein jusqu'en 2028. Le but est d'arriver à une production de deux millions de batteries lithium-ion par an en 2030.

Le site d'ACC est amené à se développer, avec deux nouvelles usines prévues avant 2030, et à devenir un bassin d'emploi important pour la région. Environ 250 personnes travaillent déjà pour ACC et 200 recrutements ont prévus avant la fin de l'année. Le but est d'atteindre 620 salariés fin 2024, 1 200 en 2025 et 2 000 en 2030, quand le site tournera à plein régime.

ACC souhaite notamment reconvertir des salariés de Stellantis qui travaillent juste en face et plus de 60 d'entre eux ont déjà fait la transition.