Stellantis et son partenaire dans la coentreprise de batteries LG Energy Solution ont interrompu la construction de leur usine de batteries pour véhicules électriques prévue au Canada, en raison d'un différend avec le gouvernement fédéral sur le soutien apporté à cette usine de 3,7 milliards de dollars.
Le constructeur automobile franco-italo-américain accuse le Canada de ne pas respecter sa part du marché concernant l'usine de Windsor, dans l'Ontario.
Stellantis accuse le gouvernement canadien
"À ce jour, le gouvernement canadien n'a pas respecté ce qui avait été convenu. Par conséquent, Stellantis et LG Energy Solution commenceront à mettre en œuvre leurs plans d'urgence. Dès à présent, toute la construction liée à la production de modules de batterie sur le site de Windsor a été arrêtée", a déclaré Stellantis dans un communiqué transmis à Reuters le 15 mai.
Stellantis avait précédemment déclaré que l'usine de cellules de batteries, dont le coût de construction est estimé à 3,7 milliards de dollars (5 milliards de dollars canadiens), pourra produire 45 gigawattheures (Gwh) de cellules et de modules lithium-ion par an pour ses opérations d'assemblage de véhicules électriques au Canada et aux États-Unis, ce qui créera quelque 2 500 nouveaux emplois.
Le site a été conçu pour assembler les cellules et les modules en deux sections différentes. À l'heure actuelle, l'encadrement de la partie de l'usine consacrée aux modules est partiellement achevé, tandis que la construction de la partie consacrée aux cellules en est à ses débuts. Stellantis a déclaré que certaines constructions liées à la production de cellules de batteries se poursuivent sur le site de 220 acres.
Mark Stewart, directeur de l'exploitation de Stellantis, lors de l'annonce de la construction de l'usine de cellules de batteries à Windsor, en Ontario, en mars 2022.
Lors de l'annonce de la construction de l'usine en mars 2022, le ministre canadien de l'innovation, François-Philippe Champagne, a qualifié l'accord de plus important jamais conclu dans le secteur automobile canadien. Le projet comprenait environ 1,1 milliard de dollars (1,48 milliard de dollars canadiens) de LG Energy Solution et des contributions non divulguées des gouvernements fédéral et provinciaux.
Un porte-parole de Champagne a déclaré : "Nous continuons à négocier de bonne foi avec nos partenaires. Notre priorité absolue est et reste d'obtenir le meilleur accord possible pour les Canadiens", selon Automotive News Canada.
La ministre des finances, Chrystia Freeland, a déclaré que le Canada avait de "bonnes discussions" avec Stellantis, après qu'un journal a rapporté que le constructeur automobile cherchait à obtenir de meilleures subventions gouvernementales que celles initialement offertes par Ottawa.
Le groupe fait planer la menace d'un retrait de projet
Selon un article paru le 11 mai dans le journal The Toronto Star , Stellantis menace à présent de mettre fin à la construction de la partie module de l'usine si le Canada n'offre pas un accord similaire à celui que Volkswagen a reçu cette année.
L'usine de Volkswagen à St. Thomas, en Ontario, d'une valeur de 10 milliards de dollars en subventions, est le plus gros investissement jamais réalisé dans la chaîne d'approvisionnement en VE du pays. Le gouvernement canadien s'est engagé à fournir jusqu'à 9,8 milliards de dollars (13,2 milliards de dollars canadiens) en crédits d'impôt pour la fabrication jusqu'en 2032, tandis que Volkswagen investit jusqu'à 7 milliards de dollars dans la construction de l'usine.
Stellantis veut accélérer son électrification
Source: Reuters via Automotive News Canada