Le marché de l'électrique est porté par les actions fortes des constructeurs et des gouvernements et il n'est ainsi pas surprenant de constater que les chiffres de ventes des véhicules électriques affichent des volumes plus de trois fois supérieurs à ceux d'il y a huit ans dans l'Hexagone. Néanmoins, la crise énergétique et le coût de l'électricité en particulier représentent de nouveaux freins pour les futurs acquéreurs.

La projection du secteur de l'automobile électrique se basait sur une situation globalement stable au niveau de l'équipement progressif du réseau routier aux véhicules électriques, ainsi qu'au niveau du coût de l'énergie.

Néanmoins, la situation des derniers mois a de quoi inquiéter et venir jeter des doutes dans ce scénario. Au-delà des variations importantes du coût de l'électricité, la difficulté à produire les composants électriques et le coût important des matières premières, soumises à une inflation terrible et à des coûts de transport croissants, rendent le contexte particulièrement compliqué pour le monde de l'électrique.

Les Français le savent : l'introduction inéluctable des véhicules électriques sur le marché et la disparition progressive des automobiles thermiques des chaînes de production des constructeurs automobiles, contraints de suivre des directives strictes, font qu'un achat de véhicule électrique est à considérer. La question, pour beaucoup, n'est pas seulement de savoir s'il faut changer, mais quand.

Un quart des personnes interrogées dans une étude menée par Poll&Roll disent ainsi considérer la transition à court terme : un chiffre corroboré par celui des ventes 2022, où près de 25% (22,2% en décembre) des automobiles neuves sorties des concessions étaient électriques.

Au sein de cette statistique se cachent cependant d'importantes différences de sensibilité selon l'âge et la catégorie socio-professionnelle des personnes interrogées. Ainsi, 29% des 18-34 ans pensent faire prochainement l'acquisition d'une voiture électrique contre 21% des 35-49 ans.

De la même manière, 35% des CSP+ prévoient d'en acheter une à court terme contre seulement 23% des CSP- et 21% des inactifs. Dans l'un et l'autre cas, le niveau de pouvoir d'achat est bien évidemment déterminant. 47% des Français qui désirent acquérir sous peu un véhicule électrique ont un revenu mensuel supérieur à 3000 euros.