Renault et Nissan ont conclu un accord qui a quelque chose d'historique. Ils ont en effet annoncé qu'ils avaient défini la manière dont l'Alliance allait se réorganiser pour faire face à l'ère de l'électrification. L'idée (commune) est claire. Les maisons elles-mêmes l'expliquent ainsi : "Renforcer les liens et maximiser la création de valeur pour toutes les parties concernées".
En effet, à un moment de l'histoire où l'union fait la force, où toutes les marques intensifient leurs collaborations pour bénéficier d'investissements communs et du partage des connaissances, il était peu probable que Renault et Nissan se disent au revoir.
Toutefois, compte tenu des discussions menées par les dirigeants des deux marques depuis octobre dernier, une séparation ne pouvait pas être exclue. Cela restait une option peu probable, certes, mais pas impossible. En tout cas, à partir d'aujourd'hui, les marques françaises et japonaises ont un nouveau point de départ. Voyons ce que cela signifie.
Un nouvel équilibre
Techniquement, Renault réduira sa part dans Nissan de 43,4 % à 15%. La marque au losange aura donc une participation égale à celle de Nissan, qui possède déjà 15 % de Renault.

Le prototype de la Renault 5 électrique présenté au salon de l'automobile de Munich en 2021
Le rôle de la France
L'une des inconnues concerne le fait que Luca De Meo a déclaré dès le départ qu'il souhaitait donner à la France un rôle central dans la stratégie électrique de Renault. Des travaux sont en cours pour créer un pôle dédié à la voiture électrique qui s'occuperait de tout, depuis la fabrication de composants clés tels que les batteries et les moteurs jusqu'aux opérations d'adaptation des véhicules électriques à zéro émission. Dans tout cela, comment Nissan pourrait-il prendre le relais ?

La Nissan Ariya
L'alliance sur d'autres fronts
Avec la réorganisation des participations et des rôles, les deux constructeurs ont également fait savoir qu'ils intensifieront leur collaboration dans les projets dédiés aux pays émergents. L'Amérique latine et l'Inde, en particulier, sont deux marchés stratégiques. Avec quel équilibre ? Cela reste à découvrir.
Il y a une considération connexe. On sait déjà, en effet, que Renault négocie une collaboration avec Geely, propriétaire de marques telles que Volvo, Polestar et Lotus, qui a été sollicité pour développer des moteurs à essence et hybrides. Contacté par Renault, pas par l'Alliance. Nissan n'a pas accueilli la nouvelle avec enthousiasme.

Luca De Meo, PDG de Renault, lors du Capital Market Day 2022 du groupe.
Là aussi, le nouveau dispositif Renault-Nissan pourrait avoir des répercussions. Nissan bénéficiera-t-il de ces accords ? Sera-t-il maintenu sur la touche ? Comment pourra-t-il exploiter les technologies issues de cette initiative ? Autant de questions qui restent pour l'instant sans réponse. Mais à partir d'aujourd'hui, du moins sur le papier, Renault et Nissan ont décidé repartir ensemble pour une nouvelle aventure. Les analystes et le marché ont d'ores et déjà réagi avec confiance.