Une nouvelle ère a commencé pour la Formule E le week-end dernier à l'E-Prix de Mexico, avec une nouvelle monoplace, la Gen3. Plus puissante, plus efficiente, dotée de pneus plus durs : comment celle-ci a-t-elle influencé la course par rapport à sa devancière ?

"Il y a certainement moins de gestion de l'énergie cette année", confie Jake Dennis, large vainqueur sur l'Autódromo Hermanos Rodríguez. En effet, la capacité de régénération d'énergie de la monoplace a été portée à 600 kW grâce à un moteur à l'avant, soit environ 40%. "Ces voitures sont super efficientes avec le moteur avant, cela réduit le lift-and-coast en course. De manière générale, les pilotes attaquent beaucoup plus dès le premier tour, ce qui rend les dépassements plus difficiles, on ne peut pas le cacher."

En d'autres termes, lever le pied quelques instants avant de freiner afin d'économiser de l'énergie n'est plus aussi crucial qu'avant. Cette manœuvre facilitait effectivement les manœuvres de dépassements, également raréfiées à cause d'une Gen3 qui dispose d'une carrosserie moindre et plus fragile – d'où une certaine prudence sur une piste mexicaine habituellement propice au spectacle.

"Je pense que vers la fin de l'année, on verra des courses bien plus serrées, bien plus rudes", estime Dennis. "Les pilotes vont commencer à apprendre dans quelle mesure on peut se permettre d'avoir des contacts avec les autres monoplaces, pour l'instant on ne sait pas à quel point les suspensions et l'arbre de transmission sont solides, alors on évite les contacts."

À Mexico, le tracé n'était pas le même qu'en 2022, puisqu'une chicane a été ajoutée : de quoi réduire la vitesse et les risques en l'absence du système de freinage de secours qui devrait être ajouté pour la prochaine manche, l'E-Prix de Diriyah, car quelques accidents ont été déplorés en essais avec la nouvelle monoplace dépourvue de freins conventionnels à l'arrière. En conséquence, il était impossible de comparer les chronos avec la Gen2 sur cette piste ; lors des tests de pré-saison à Valence, la Gen3 n'était que six dixièmes plus rapide que sa devancière malgré sa puissance supérieure et son poids réduit. La principale cause serait la dureté des gommes.

"Je pense qu'en Arabie saoudite, nous serons probablement un peu plus lents", prédit Dennis. "Mais le développement au fil de la saison devrait suffire à nous rendre plus rapides que la Gen2, malgré le facteur des pneus. La prochaine fois que nous irons à Mexico, l'an prochain, nous serons probablement une seconde et demie plus rapides, rien qu'avec le développement."

"L'Arabie saoudite va être un week-end difficile pour la Gen3, purement parce que c'est extrêmement poussiéreux, c'est la piste la plus difficile du calendrier pour les pilotes avec ses 23 virages. Les chronos dépendent largement de la quantité de poussière et de vent. Ce sera le pire scénario, je dirais, pour la voiture, alors ce sera une bonne mise à l'épreuve dans ces conditions."

La double manche de l'E-Prix de Diriyah aura lieu les vendredi 27 et samedi 28 janvier.