Le président du groupe Stellantis, interrogé dans le cadre du Mondial de l'Auto à Paris, estime que l'Union Européenne ne prend pas les mesures nécessaires pour supporter les constructeurs du vieux continent face à l'afflux des marques chinoises.
Après deux ans d'absence en raison de la crise sanitaire, le Mondial de l'Auto a réouvert ses portes à Paris. Mais il y a forcément un avant et un après Covid. Et surtout un avant et un après "boom de la voiture électrique."
Car, alors que les principaux constructeurs européens – notamment les marques allemandes – sont les grands absents de cette édition 2022, c'est bien les constructeurs chinois qui tiennent la vedette du côté de la Porte de Versailles : BYD, Great Wall Motors (GWM), Seres ou encore WEY, notamment, lesquels sont venus présenter leurs derniers modèles électriques, prêts à investir le marché européen.
Les constructeurs du Vieux Continent ne sont pas en reste, et Stellantis a également résolument amorcé son virage électrique, avec de nombreux véhicules zéro émission à venir.
"Le combat va être rude"
Mais Carlos Tavares, le président de Stellantis, a également profité du Mondial de l'Auto à Paris pour affirmer la volonté de son groupe - au nom également des autres constructeurs européens -, de faire face efficacement à l'arrivée en masse des véhicules zéro émissions venus de l'Empire du milieu. Et en appelle pour cela à la clairvoyance des décideurs au sein de l'Union Européenne.
"Le combat va être rude, parce que nous voyons que l'Europe a déroulé un tapis rouge aux constructeurs chinois", a déclaré Carlos Tavares au micro de TF1.
"Les conditions qui sont offertes aux concurrents chinois sur le marché européen ne peuvent pas être plus favorables que les conditions offertes aux concurrents occidentaux sur le marché chinois."
Carlos Tavares exhorte ainsi l'UE à se montrer plus "réciproque, symétrique, rien de plus", et à "appliquer vis-à-vis du marché européen ce que les Chinois appliquent sur leur propre marché", évoquant ainsi des taxes à l'importation.
Cette semaine déjà, le président de Stellantis avait évoqué son intention de remettre en question les activités industrielles du groupe en Chine. Une présence effective à ce jour par le biais de joint-venture, comme c'est le cas pour la marque locale Dongfeng, partenaire à ce jour de Peugeot Citroën dans le pays.
"Dans un monde où la géopolitique se tend entre la Chine et le reste du monde, il n’est pas indispensable de créer une vulnérabilité en ayant des activités de manufacturing en Chine", a-t-il indiqué il y a quelques jours.