Alors que la course à l’armement se poursuit en vue de l’électrification du parc automobile en Europe et dans le monde, le marché des batteries pour véhicules électriques constitue l’un des enjeux majeurs de ces prochaines années.
Pour l’heure, les projets d’usines de batteries vont bon train, et les premiers projets d’infrastructures de traitement de lithium pour une utilisation industrielle commencent à voir le jour, en France, une première usine de raffinage de lithium a été annoncée en Alsace d’ici 2025.
Mais tous ces projets devront peut-être composer avec une directive, pour l’instant à l’étude du côté de la Commission européenne, et qui vise à classer trois sels de lithium comme substances toxiques.
Plus précisément, le carbonate de lithium, l’hydroxyde de lithium et le chlorure de lithium, pourraient être classifiés produits toxiques de catégorie 1A, et considérés comme potentiellement à risque pour la fertilité, et susceptibles d’engendrer des problèmes de croissance du foetus, ainsi que chez les enfants allaités.
"Cela pourrait avoir des conséquences imprévues importantes."
Une évaluation de ces risques est actuellement en cours au sein de l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA), sur une proposition de l’Agence française de sécurité sanitaire (l’Anses). Une décision attendue d’ici la fin de l’année, et qui pourrait, le cas échéant, être validé par la Commission européenne.
Une décision que redoutent bien évidemment les acteurs de l’industrie du lithium et, de manière plus générale, de l’industrie des batteries électriques.
"Si les trois sels de lithium empruntent cette voie, cela pourrait avoir des conséquences imprévues importantes, mettant en question la viabilité à long terme du lithium produit, raffiné, utilisé et recyclé dans l'Union Européenne", a déclaré Roland Chavasse, secrétaire général de l’Association internationale du lithium, auprès de Bloomberg.