Christian Lindner s'est montré réfractaire à cette mesure, alors que les 27 pays membres de l'Union Européenne doivent s'entendre après le vote récent du Parlement Européen visant à abandonner le thermique dans les prochaines années.

Après le vote des eurodéputés favorable à cette mesure, dans le cadre d'une réduction de 100% les émissions de CO2 émises par les voitures neuves à cette échéance, une longue phase de négociation s'ouvre maintenant entre les 27 pays membres pour passer de la théorie à la pratique.

Mais une voix s'est élevée, parmi d'autres, celle du ministre allemand des finances, Christian Lindner. Critiquant cette décision à l’occasion d'une rencontre avec des représentants du secteur de l'industrie d'Outre-Rhin (BDI), ce dernier a déclaré que l'interdiction du thermique dans l'UE à l'horizon 2035, précisant que cette décision était "un mauvais choix".

"L’Allemagne n’acceptera pas d’interdire les moteurs à combustion" à cette date, ajoute même Lindner, qui va jusqu’à indiquer qu’il s’y opposera lors de la phase finale d’adoption du projet au Conseil européen.

Une voix dissonante, de la part d’un ministre gérant un portefeuille clé de l’économie allemande, ce n’est à première vue pas une bonne nouvelle pour l’harmonisation du projet d’abandon du thermique sur le vieux continent.

Une voix isolée

Mais les propos du ministre des Finances n’impliquent pas la vision du gouvernement allemand, composé de trois partis distincts avec les Sociaux-démocrates (SPD), qui y occupent une large part, les ministres écologistes, présents en grand nombre eux aussi, et enfin les ministres libéraux (FDP), au nombre de quatre seulement, et représentés entre autres par Christian Lindner, lui-même président fédéral de ce mouvement de droite.

De fait, Lindner s’est souvent démarqué de ses collègues du gouvernement quant à la politique environnementale de son pays, notamment en termes de fermetures de centrales nucléaires.

Le gouvernement allemand, emmené par le Chancelier social-démocrate Olaf Scholz, s'est officiellement positionné en faveur de l’arrêt de la vente de véhicules thermiques en 2035.