L’Ademe, l’Agence de la Transition Ecologique, a publié un rapport mettant en évidence l’importance des émissions de particules émanant des véhicules électriques.
Le rapport de l’Ademe précise que, avec la généralisation des filtres à particules, les émissions de particules à l’échappement sur les voitures thermiques ont considérablement baissé ces dernières années.
Au point de devenir inférieures aux émissions hors échappement provenant de l’abrasion des freins, des pneumatiques et des chaussées qui représentaient, en 2019, plus de la moitié des particules émises par les transports routiers, d’après le Joint Research Centre (JRC) de la Commission européenne.
Les véhicules électriques occupent une grande part en ce qui concerne ces émissions hors échappement. Si ces derniers émettent moins de particules de frein que les véhicules thermiques à la faveur du freinage régénératif, leur masse comparativement plus élevée que les véhicules thermiques (du fait de la batterie) induit une taille de pneumatiques également plus importante, qui implique davantage d’émissions de particules issues du contact pneu-chaussée.
L’Ademe précise ainsi que "les études récentes ne montrent pas un écart significatif d’émissions totales de particules entre les véhicules électriques à forte autonomie et les véhicules thermiques neufs actuels, qui n’émettent quasiment plus de particules à l’échappement."
Les voitures thermiques émettent en revanche des oxydes d’azote et autres composés organiques volatils, ce qui n’est pas le cas des véhicules à batterie.
L’agence préconise ainsi de développer, en parallèle à l’électrification du parc automobile, des pratiques pouvant contribuer à réduire l’impact sur l’environnement comme l’allègement des véhicules, ou le développement de l’éco-conduite, notamment.
L'impact des émissions hors échappement sur la santé
Des études ont démontré les effets néfastes sur la santé liés à la proximité et l’intensité du trafic. L’impact environnemental de ces émissions hors échappement est également conséquent, puisqu’il est démontré que les eaux de pluie ou de lavage entraînent ces microparticules de caoutchouc et d’éléments métalliques au plus profond des sols, les nappes phréatiques, les cours d’eau, puis les océans.
28 % des microparticules de plastique rejetées par an dans les océans proviendraient des pneus.
"Ainsi, 28 % des microparticules de plastique rejetées par an dans les océans proviendraient des pneus (du caoutchouc synthétique) ce qui en ferait la deuxième source après le lavage des textiles synthétiques", continue le communiqué.
"Les effets à long terme sur les écosystèmes sont peu documentés et l’accumulation de cette pollution dans la chaîne alimentaire pose question."
En milieu urbain, elles transitent par ruissellement dans les réseaux d’assainissement, jusqu’aux stations d’épuration, avant de s’intégrer ensuite aux boues d’épuration utilisées comme fertilisants, pour s’incruster là aussi plus profondément dans les sols.