Un protocole d’accord a été signé entre le constructeur français et la société Fortescue Future Industries pour développer un avion zéro émission.
Le projet Airbus de développer un avion à hydrogène fait doucement son chemin. L’an passé, la société tricolore avait lancé, en collaboration avec ArianeGroup et la société aéronautique Safran, un projet baptisé Hyperion qui a pour but d’étudier la propulsion hydrogène et son système de distribution et de stockage.
Les choses vont plus loin avec l’annonce cette semaine de l’accord entre Airbus et Fortescue Future Industries (FFI), société australienne spécialisé dans l’hydrogène.
Une chaîne de distribution à penser
L’accord prévoit que les deux entités s’associent dans l’étude des règles liées à l’hydrogène vert, les infrastructures et les chaînes d’approvisionnement mondiales, un circuit allant de la production d’hydrogène à la livraison aux aéroports jusqu’à l’approvisionnement des avions en H2.
En février, Guillaume Faury, le PDG d’Airbus, avait présenté les détails du projet hydrogène, et annoncé des premiers tests réels dès 2025, avec des avions utilisant de l’hydrogène liquide à -250 degrés, stockés dans des réservoirs spéciaux.
Le stockage de l’hydrogène liquide demeure toutefois un challenge majeur, car ce dernier occupe quatre fois plus de place que le kérosène traditionnel. Pour l’heure, l’hydrogène devrait concerner uniquement les vols moyen-courriers.
"Le temps est venu d'une révolution verte dans l'industrie aéronautique", a déclaré Andrew Forrest, fondateur et président de FFI, rappelant comment l'industrie aéronautique a produit plus de 2,5% des émissions mondiales de CO2 .
"Le climat de l'Australie s'est déjà réchauffé en moyenne de près de 1,5 degré depuis 1910. Des événements extrêmes se produiront plus fréquemment si l'industrie ne s'unit pas pour se décarboner rapidement et complètement", prévient-il.
"Nous sommes tous des citoyens du monde. Les gens veulent voyager, se retrouver avec leur famille et leurs amis et explorer de nouveaux endroits sans être obligés de polluer la planète."
"Le problème n'est donc pas le voyage, mais l'approvisionnement des avions et des bateaux : tout cela doit se faire sans émission, uniquement de l'énergie 100% verte".