Le deuxième groupe automobile mondial a officialisé mardi son projet d'introduction en Bourse de Porsche, et valorisé entre 60 et 80 milliards d'euros par les analystes. L'introduction en Bourse de Porsche, annoncée la semaine dernière, doit permettre "d'accélérer" le virage du groupe Volkswagen vers la voiture électrique et connectée, a indiqué vendredi le patron du groupe, Herbert Diess.

Cette introduction en Bourse "pourrait nous aider à accélérer l'exécution de notre stratégie et donner plus de flexibilité, en plus du plan d'investissement pluriannuel qui consacre déjà 90 milliards d'euros à l'électrification et aux logiciels", a expliqué Herbert Diess lors d'une conférence téléphonique.   

Le géant aux douze marques est, en effet, lancé depuis plusieurs mois dans une course acharnée pour électrifier son offre, prévoyant également l'ouverture coûteuse d'au moins six usines de cellules de batteries en Europe.

Une introduction donnera également "plus de liberté entrepreneuriale" à Porsche pour devenir "le numéro un des constructeurs de sportives électriques", a ajouté Herbert Diess. Elle pourrait avoir lieu au quatrième trimestre, selon le directeur financier.

Porsche est actuellement détenu intégralement par le groupe Volkswagen. Celui-ci est à son tour contrôlé par Porsche SE, déjà cotée en bourse, à travers laquelle la famille Porsche-Piëch détient une majorité absolue de droits de vote (53,3 %).

Le conseil de surveillance de Volkswagen a validé jeudi soir les préparatifs pour une introduction. Porsche SE a également décidé de "soutenir sur le principe" l'introduction en Bourse, au terme de laquelle Volkswagen continuera de détenir la majorité de Porsche.

Dans le détail, le capital de Porsche sera divisé à parts égales entre actions préférentielles, n'octroyant pas de droit de vote, mais un avantage sur le dividende, et actions ordinaires, bénéficiant d'un droit de vote.

25 % des actions préférentielles seront placées en Bourse tandis que Porsche SE achèterait 25 % plus une action des titres ordinaires, donnant un droit de veto à la famille Porsche-Piëch.   

49 % des revenus de la transaction seraient redistribués aux actionnaires actuels par un dividende spécial, participant au financement de la montée au capital par la famille Porsche-Piëch. Les employés recevront également un bonus de 2 000 euros si la transaction se réalise. (avec AFP)