Alors que l’Union Européenne pousse pour la fin des moteurs thermiques sur son territoire à l’horizon 2035, le besoin en batterie pour équiper les véhicules électriques, et accessoirement des matériaux qui les composent, constitue un enjeu majeur de ces prochaines années.

Pour l’heure, si la Chine concentre à elle seule les dix plus gros producteurs de batteries au monde, les principaux producteurs de lithium sont, à l’heure actuelle, l’Australie, le Chili, l’Argentine et la Chine, encore, qui constitue par ailleurs le premier pays en ce qui concerne le raffinage de ce métal rare avant son utilisation dans la composition des batteries.

Ainsi, la France, comme les autres pays de l’Union Européenne, a pour objectif de diminuer, au fil des ans, sa dépendance vis-à-vis de l’Asie. Plusieurs projets d’usines de batteries ont été annoncés ces derniers mois dans l’hexagone, mais la France veut aller encore plus loin, avec l’objectif de devenir autosuffisant en termes d’approvisionnement en lithium.

Des études récentes ont mis en avant plusieurs gisements, notamment en Alsace, en Auvergne, ou en Bretagne. Des ressources sur lesquelles l’Etat compte bien miser, comme l’a expliqué Barbara Pompili, la ministre de la Transition Ecologique, lors d’une interview pour les échos.

"Il faut assumer les conséquences"

"Soit on ne veut plus avoir de véhicules électriques, de trottinettes électriques, de téléphones portables… et on l’assume", a-t-elle déclaré. "Mais si nous voulons rentrer dans une société où on émettra moins de gaz à effet de serre, il faut aussi assumer les conséquences. Et les conséquences, c’est que nous avons besoin de matériaux comme le lithium."

"La France doit extraire du lithium sur son territoire", a poursuivi la ministre. "Notre responsabilité, c’est d’abord d’avoir des contrats d’importations de long terme, qui permettent d’avoir des règles sociales et environnementales normales dans les pays d’où nous allons importer, mais aussi d’aller chercher du lithium chez nous."

Si ces gisements de lithium suscitent l’intérêt, l’enjeu pour les responsables du pays sera également de cadrer rigoureusement l’exploitation de ces ressources.

"Le nouveau code minier est protecteur pour l’environnement, et pour les conditions sociales dans lesquelles on extrait ce matériau. Lorsque nous avons du lithium sur place, il faut assumer de pouvoir l’extraire sur notre territoire parce qu’on va le faire dans de bonnes conditions."

Ces déclarations indiquent-elles le début d'une