La pénurie mondiale de composants électroniques affecte naturellement l’industrie automobile, et les délais d’assemblage et de livraison des véhicules aux quatre coins de la planète.

Dans un marché à la croissance toujours fragile, cette crise d’approvisionnements a déjà eu des conséquences importantes puisque, selon le cabinet AlixPartners, pas moins de 7,7 millions de véhicules n’ont pu être assemblés en 2021, soit un manque à gagner de 180 milliards d’euros pour les constructeurs.

D’après CNBC, Tesla aurait trouvé le moyen de contourner l’obstacle afin de poursuivre l’assemblage de ses véhicules et d’atteindre ses objectifs de production lors du dernier trimestre de l’année 2021.

En effet, l’un des deux boîtiers électroniques, alloués au contrôle des crémaillères de direction aurait été purement et simplement supprimé sur les Model 3 et Model Y montés en Chine, à Shanghai. Les véhicules ainsi sortis d’usine ont déjà été livrés en Asie, mais également en Europe.

A priori, la suppression de ce deuxième boîtier électronique – qui aurait avant tout un rôle de sauvegarde technique -, n’aurait pas d’incidence dans le cadre d’un usage classique du véhicule, et ne poserait pas de problème de sécurité sur les modèles concernés.

tesla-autopilot-curved-exit-ramp

Il n’empêcherait pas, par exemple, une utilisation de la voiture en Autopilot "de base", mais empêcherait en revanche à ces voitures de passer à une conduite autonome de niveau 3, le fameux Full Self-Driving prôné par Elon Musk, qui vise une mise en application de ce système d’autonomie ultra-intelligente, à très court terme. "Mon opinion personnelle est que nous réussirons cette année à atteindre le Full Self-Driving à un niveau de sécurité significativement supérieur à celui d'une personne", a récemment déclaré ce dernier.

Mais, dans ce cas, les possesseurs de véhicules qui ne seront pas dotés du deuxième boîtier ne pourront accéder à la conduite autonome de niveau 3, du moins en l’état. Ils devront en effet mettre la main à la poche, et débourser pas moins de 12’000 dollars pour bénéficier de l’option Full Self Driving.

Surtout, cette "manipulation" visant à effectuer des économies n’a pas été communiquée aux acheteurs qui auraient fait l’acquisition, sans le savoir, d’une Tesla techniquement, sur le principe du moins, incomplète.