Si vous êtes, ou si vous avez été à la recherche d'un véhicule particulièrement demandé, vous avez sans doute été confronté au phénomène spéculatif et à ces revendeurs qui profitent de la loi de l'offre et de la demande pour vendre leur voiture récemment achetée plus chère qu'ils ne l'ont payé.
Ce phénomène n'est pas rare dans le monde de l'automobile, bien au contraire, notamment dans l'univers du premium et des voitures classiques, avec des valeurs qui ont doublé voire même triplé ces dernières années pour certains modèles bien spécifiques. Et avec la pénurie de semi-conducteurs qui s'est accentuée ces derniers mois, certains modèles récents, qui n'ont rien de collectionnables, ont vu leur valeur d'occasion grimper significativement en raison des délais de livraison en concession.
L'autre conséquence, c'est aussi le succès d'un produit mal mesuré, comme cela semble être le cas du F-150 Lightning, le nouveau pick-up 100 % électrique de Ford, où la demande fut bien supérieure aux volumes de production prédéfinis pour la première année. Les délais de livraison s'allongent, et les premiers clients pourraient profiter de cette aubaine pour réaliser une jolie plus-value. Certains exemplaires pouvaient être vendus 30 000 dollars de plus que le prix neuf.
Néanmoins, Ford a pris des mesures contractuelles pour éviter la spéculation. Reprenant la même stratégie qu'avec la GT à l'époque de sa commercialisation, la firme américaine a indiqué que chaque contrat de vente dispose d’une clause de non-revente pendant la première année. Au-delà de l'aspect spéculatif, Ford veut aussi contrôler son image.
Et c’est ce qu’elle précise dans un courrier envoyé aux concessions canadiennes et relayé par RPM : "Une minorité de concessions interagissent avec leur clientèle d’une manière qui pourrait affecter leur satisfaction et nuire à la réputation de la Ford Motor Company". En cas de non-respect, Ford pourra poursuivre le propriétaire en justice, comme ce fut le cas pour quelques clients de la Ford GT.