L'un des avantages des voitures et des deux-roues 100 % électriques, c'est bien évidemment leur silence de fonctionnement, un silence aussi bien appréciable pour certains usagers comme pour les riverains. Mais l'absence de bruit peut poser quelques problèmes relatifs à la sécurité, notamment pour d'autres usagers comme les piétons et les cyclistes, qui n'entendent pas forcément venir le danger.
Ce problème, la législation européenne s'est déjà penchée dessus et oblige, depuis le 1er juillet 2019, à ce que les véhicules électriques émettent un son d'au moins 56 décibels quand ils roulent à moins de 20 km/h afin d'être homologués. Cette "contrainte", les constructeurs n'y voient pas forcément d'inconvénient, bien au contraire, et certains s'en amusent même, comme c'est le cas de la LiveWire signée Harley-Davidson, avec un sifflement tout droit venu d'une autre planète, ou encore le bruit de vaisseau spatial de la Kia e-Niro.
Au-delà de cette notion de sécurité, il y a aussi celle du plaisir auditif qui participe globalement au plaisir de conduite en règle général, aussi bien pour les motos que pour les voitures. Et difficile de retrouver le même plaisir quand on passe d'un V8 italien à un moteur synchrone à aimant permanent asiatique. Néanmoins, certains constructeurs, comme Yamaha par exemple, développe des solutions afin de conserver, autant que faire se peut, une once de plaisir auditif.
La firme au diapason vient d'ailleurs de dévoiler un dispositif sonore permettant de recréer "une sonorité atypique, plaisante et reconnaissable". Et comme vous n'êtes peut-être pas sans le savoir, chez Yamaha, outre les deux-roues, on fabrique aussi des instruments de musique. Ainsi, le constructeur japonais a créé une division qui fait appel aux ingénieurs de Yamaha Motor Co et de Yamaha Corp (celle qui fabrique des instruments de musique) afin de développer ces fameux "sons atypiques".
Cette division travaille sur un générateur de bruit baptisé "αlive", qui permettra de déterminer quels seront les meilleures sonorités en fonction des différentes phases de conduite. Hideo Fujita, l'un des membres de l'équipe qui a conçu les signatures sonores chez Yamaha, précisent que "les bruits peuvent être intensifiés par le cadre et les composants du véhicule" et qu'il est possible d'être très créatif, "on peut même récréer le son des pods de course de Star Wars", ajoute-t-il.
Comme de nombreux acteurs de la mobilité, Yamaha s'est engagé récemment à devenir neutre en carbone d'ici 2050, et cela passera évidemment par une électrification massive de sa gamme d'ici les années à venir. Après le nautisme, les deux-roues ou encore l'électronique, Yamaha souhaite aussi ajouter une nouvelle corde à son arc en s'attaquant de nouveau au monde de l'automobile, puisque la marque a dévoilé il y a quelques mois un moteur électrique synchrone à aimants permanents développant la bagatelle de 350 kW, soit environ 475 chevaux.
Cette solution pratiquement "clé en main" pourrait séduire certains constructeurs automobiles, en particulier ceux n'ayant pas forcément les finances pour développer une motorisation électrique dans son intégralité. Yamaha travaille également sur des deux-roues électriques, à l'image des brevets publiés il y a quasiment un an concernant des MT-07 et R1 électrifiées, puis, en automne, à l’occasion du Tokyo Motor Show, avec la présentation des concepts E01 et E02 de scooters électriques.