D'ici 2030, Renault va passer à la vitesse supérieure sur le sujet de l'électrique : réorganisation industrielle, nouvelles divisions commerciales, partenariats... Tout cela aidera le constructeur à disposer d'une flotte presque entièrement électrique d'ici la fin de la décennie.
"En termes de volumes, en 2030, Renault vendra un million de voitures zéro émission", a déclaré Luca de Meo, PDG de la marque au losange, lors de l'évènement eWays. Mais pour atteindre les six zéros, il faut avant tout penser au budget des automobilistes car, selon De Meo, "il est plus facile de vendre une voiture électrique qui coûte 20'000 ou 25'000 euros que d'en vendre une qui coûte 45'000."
Combien coûtent les batteries ?
Renault affirme que c'est en réduisant le coût des batteries que les véhicules électriques deviendront plus abordables. Le PDG de la firme a expliqué que sur une voiture zéro émission, 10% des dépenses concernent le moteur, 20% la plateforme et 40% les batteries. Pour réaliser son objectif, le Losange se concentrera exclusivement sur les batteries NMC (Nickel, Manganèse et Cobalt) qui, par rapport aux batteries LFP (lithium, fer, phosphate), offrent trois avantages :
- La densité énergétique est plus élevée.
- Les performances sont plus facilement maintenues dans le temps.
- Le recyclage est facilité.
Renault a cependant précisé que les batteries NMC pourraient être remplacées à l'avenir par d'autres solutions, plus efficientes et se passant de cobalt.
Deux types de cellules
Les batteries NMC de Renault utiliseront deux types de cellules différentes. Le premier type, à la densité énergétique plus élevée, sera dédié aux modèles haut de gamme. Le second sera moins coûteux et plus adapté aux compactes et citadines. En prenant l'exemple de la Mégane E-Tech attendue pour 2022, les cellules Gen1 offriront une autonomie de 450 km avec une batterie de 60 kWh. Et pour les futures Renault 5 et Renault 4ever, les batteries auront un prix de 85 dollars par kWh tout en offrant une autonomie d'environ 400 km.
Et c'est dans ce domaine où Renault cherchera à faire les plus grandes économies. Aujourd'hui, les constructeurs peinent à atteindre les 100 dollars par kWh, le Losange pourrait quant à lui mettre la barre à 85 dollars par kWh dans deux ans.
L'introduction des nouvelles cellules, associée à la création du pôle ElectriCity (réunissant les usines Renault de Douai, Maubeuge et Ruitz), optimisera l'ensemble du processus de fabrication des véhicules électriques et permettra à la R5 d'être 33% moins chère que la ZOE, soit un peu plus de 20'000 euros. Les économies devraient être encore plus importantes sur la 4ever qui, fidèle au concept original de 1961, sera "sans fioritures".
Plusieurs étapes
Après leur arrivée sur le marché en 2024, les batteries auront doit à une Gen2, offrant de meilleures performances et une plus grande densité énergétique. Peu après, Renault continuera d'améliorer ses batteries afin de réduire les temps de recharge et d'optimiser le système de refroidissement. En 2030, Renault sera enfin prêt pour l'étape suivante : l'introduction des batteries solides. On estime alors que le coût des batteries classiques aura été réduit de 60%.