Si tous les observateurs se concentrent sur l'électrification de la voiture individuelle, il ne faut pas oublier que d'autres filières sont aussi concernées par cette mutation sans précédent. Le secteur du transport de marchandises sera, avec quelques années de décalage néanmoins par rapport à la voiture, soumis à une importante réduction de ses émissions de CO2. Il y a quelques semaines, l'Union Européenne a d'ailleurs validé une diminution de 15 % en 2025 des émissions de CO2 et jusqu'à 30 % à l'horizon 2030.
Cela passe donc par l'électrification d'une bonne partie du secteur et les acteurs en sont bien conscients. Plusieurs fabricants ont d'ores et déjà annoncé travailler sur l'électrification de leurs modèles, à l'image de Scania qui préparent l'arrivée de plusieurs camions zéro émission. D'ici la fin de la décennie, les observateurs prévoient environ 200'000 camions électriques en circulation dans toute l'Europe. Un chiffre corrélé aux annonces européennes, en supposant que les acteurs parviennent à remplir ces objectifs. À l'heure où nous écrivons ces lignes, 700 camions électriques ont été immatriculés l'an dernier en Europe, soit 0,2 % du marché. En 2019, près de 98 % des immatriculations de camions moyens et lourds étaient des diesel.
En prévision de l'arrivée de ces camions électriques durant la décennie, la question de la recharge vient rapidement au-dessus de la pile des dossiers. L'Union Européenne vient de lancer une consultation concernant les infrastructures de carburants alternatifs. L'Association des constructeurs européens d'automobiles réclame le déploiement d'au minimum 17'000 points de charge publics d'ici 2025 dont 13'000 avec des puissances de recharge supérieures à 100 kW. L'objectif final étant d'atteindre environ 90'000 bornes de recharge pour 2030 en Europe, ce qui nous donnerait environ une borne de recharge pour deux camions électriques sur le Vieux Continent si les estimations sont exactes.