Lors de la présentation du Tesla Cybertruck, les critiques ont été nombreuses au sujet du design du pick-up électrique. Jusqu'ici connue pour des designs plutôt raffinés et surtout efficients, la marque créée par Elon Musk a présenté un véhicule aux dimensions imposantes, avec près de six mètres de long, des pans verticaux et des formes triangulaires qui laissaient penser, vu le nombre d'angles présents, qu'il n'avait rien d'aérodynamique.
Néanmoins, quand on constate les données lui conférant jusqu'à 800 km d'autonomie, on ne peut que se dire que ce Cybertruck est bien plus adapté au type de propulsion qu'est le sien, et bien plus efficient aérodynamiquement que ce que l'on pourrait penser initialement. Contactée par nos soins, la marque américaine a confirmé ne pas avoir de chiffre précis sur le plan du Cx, le coefficient aéro, mais ses trois modèles actuellement en vente, la Model 3, la Model S et le Model X, affichent des Cx entre 0,23 et 0,25, ce qui laisse penser que cette donnée n'aura pas été négligée par les ingénieurs de Tesla. Un ingénieur aéronautique nommé Justin Martin a fait des simulations par ordinateur du modèle.
"Eh bien, personne ne l'a fait donc je m'en suis chargé. Voici le Cybertruck en modélisation par ordinateur", explique Justin Martin. "Bien qu'il soit possible que ce soit un hasard que l'aéro fonctionne aussi bien, je crois que c'est le résultat d'un design très intelligent. Facilité de conception des panneaux plats, utilisation significative de parties de carrosserie triangulaires, etc. Je ne donnerai pas de coefficient aérodynamique, car je ne veux pas mettre les mots dans la bouche de qui que ce soit, mais je parierais sur le fait qu'il soit bien plus bas que beaucoup de voitures de sport et que tous les pick-ups."
"Plus précisément, je pense que le vortex créé autour des panneaux verticaux de la benne agissent pour 'sceller la benne' quand elle est ouverte. Je n'ai pas encore modelé la benne ouverte, mais ça semble clairement prometteur. De plus, il apparaît que l'avant a été conçu pour recouvrir presque complètement les passages de roues. Le fichier CAO est correct dans ses dimensions, tous les angles et toutes les courbes sont aussi proches qu'ils ne peuvent l'être de la réalité. Il y a certaines incertitudes au niveau des pare-chocs, des passages de roues, des sorties d'air etc."
Enfin, Justin Martin s'est aussi amusé d'un autre chiffre trouvé lors de ses simulations, puisqu'il a remarqué qu'à 65 miles par heure, soit une des limites de vitesse les plus répandues aux États-Unis, l'air se déplace à la vitesse de 88 mph, c'est-à-dire la vitesse que doit atteindre la DeLorean DMC-12 dans Retour vers le futur pour voyager dans le temps. L'ingénieur se demande s'il s'agit là d'une donnée volontaire : "Enfin, à 65 mph, la vélocité au-dessus du toit atteint 88 mph. Est-ce l'easter egg ultime d'Elon ?"