Le 11 juin 2017. Telle est la date de la dernière victoire de Sébastien Buemi en Formule E, en l'occurrence à l'E-Prix de Berlin. Le recordman en la matière avec 12 succès dans le championnat tout électrique reste ainsi sur une série de 24 courses sans triompher.

Dans ce laps de temps, Buemi a pourtant signé cinq pole positions, et la Nissan e.dams a un potentiel indéniable, ayant obtenu la moitié des poles en cette saison 2018-19 (dont trois par Oliver Rowland). La réussite n'était toutefois pas avec le Suisse, qui était en tête de l'E-Prix de Santiago avant un accident qui l'a contraint à l'abandon. Il menait également la course à Paris lorsqu'il a subi une crevaison liée à une touchette avec son poursuivant Robin Frijns. Enfin, leader à Berlin, il n'a pu résister à un Lucas di Grassi en grande forme.

"Je suis triste", déplore Buemi auprès d'InsideEVs. "Triste, car j'ai le sentiment que cette année, j'en mérite une, au moins. Mais le sport auto est ainsi : on tombe, on se relève, on travaille dur et ça finira par se concrétiser."

Lucas di Grassi, justement, revient sur les talons de Buemi pour le record de victoires en Formule E, puisque ses deux succès de la saison 2018-19 le hissent à dix réalisations, soit deux longueurs derrière le recordman. Ce dernier est-il inquiet à l'idée de perdre son record ? "Non, car il n'y a eu que cinq saisons dans le championnat, donc je ne pense pas vraiment à ces choses-là", répond l'intéressé. "Bien sûr, c'est sympa d'avoir des records, j'ai amélioré le mien en pole positions [13 poles], et [di Grassi] mérite d'en avoir quelques-uns ; il a le plus de podiums [30, contre 22 pour Buemi]."

Suite à son premier podium de la saison de Formule E, le récent vainqueur des 24 Heures du Mans et Champion du monde d'Endurance s'est hissé au dixième rang du classement général dans la compétition tout électrique, à 41 longueurs du leader Jean-Éric Vergne, et malgré les 87 points pouvant encore être marqués, il ne se fait pas d'illusions.

Cependant, Buemi a la ferme intention de faire progresser Nissan e.dams au championnat des équipes, où la structure sarthoise, quatrième, n'a que 64 points de retard sur le leader DS Techeetah, avec 141 unités à prendre. "Si nous continuons à travailler dur, tout est ouvert, surtout pour le championnat des équipes. Celui des pilotes, avec ce qui s'est passé à Paris... Sans Paris, ça serait un peu différent, sans Santiago également. Mais c'est comme ça, nous ne pouvons pas revenir en arrière", conclut celui qui sera le régional de l'étape ce week-end, à Berne.

Propos recueillis par Alex Kalinauckas