Dès le 1er janvier 2021, toutes les marques automobiles doivent limiter leur moyenne de CO2 à 95 g/km. Cette restriction pousse certains constructeurs à jouer un tour de passe-passe, en achetant des crédits carbone aux constructeurs les mieux lotis, comme Tesla. Le constructeur de Palo Alto ne vend que des véhicules électriques qui n'émettent pas le moindre gramme de CO2, il est donc riche en crédit carbone. Bloomberg révèle que le groupe italo-américain FCA et General Motors ont frappé à la porte de Tesla, qui a accepté de "vendre" artificiellement du crédit carbone en intégrant les ventes de ses véhicules dans les flottes de FCA et de GM.

Ce subterfuge est légal aux États-Unis et en Europe. Selon Bloomberg, FCA n'a pas d'autre choix que d'acheter des crédits carbone, car ses clients continuent d'acheter des véhicules thermiques et qu'il ne peut tout simplement pas diminuer ou stopper ses ventes. De plus, "la demande des consommateurs pour des véhicules à zéro émission n’a pas suivi les exigences réglementaires" selon FCA qui est donc en mauvaise posture. De son côté, GM n'a pour le moment pas besoin de ces crédits, mais il se montre prudent, et décide d'en acheter afin de les utiliser dans le cas où la réglementation se durcirait. 

Pour Tesla, la vente de crédits est un business à part entière et représente un revenu non négligeable. Depuis 2010, le constructeur californien aurait touché près de 1,7 milliard de dollars ! Selon Bloomberg, l'an dernier, Tesla aurait vendu près de 420 millions de dollars de crédit carbone à d'autres constructeurs automobiles dont l'identité reste encore secrète.

En Europe, les constructeurs risquent une amende de 95 euros par gramme supplémentaire et par véhicule vendu s'ils dépassent le seuil autorisé. Selon des experts cités par Le Figaro, l'amende pour le groupe FCA pourrait atteindre près de deux milliards d'euros en 2021, il est donc urgent pour le groupe d'acheter des crédits carbone pour éviter cette lourde sanction.

Source : Bloomberg, Le Figaro

'