La Chine est aujourd'hui le plus gros marché mondial concernant la voiture électrique. Leader incontesté et incontestable dans le domaine de la batterie lithium-ion, l'Empire du Milieu s'attaque maintenant à l'hydrogène, une solution d'énergie renouvelable qui pourrait avoir son importance d'ici quelques années. Cette technologie qualifiée de "prometteuse" par le gouvernement chinois a fait l'objet d'une vaste étude qui a été conclue par un amendement prévoyant la construction de stations de recharge pour véhicules à hydrogène. Le pays en compte actuellement une quinzaine. Selon un plan gouvernemental dévoilé par la presse officielle, la Chine vise 5000 véhicules à hydrogène sur les routes en 2020, 50'000 d'ici 2025 et plus d'un million en 2030. Un objectif important mais pas vraiment colossal quand on connaît la force du marché chinois. Effectivement, l'an passé, il s'est écoulé pas moins de 28 millions de voitures dans le pays.
Dans la continuité de ces actions, la semaine passée, un accord à 290 millions de dollars a été signé en Chine pour le développement de l'hydrogène. Cet accord mêle partenaires privés et publics. Cette annonce intervient après une découverte scientifique importante qui pourrait faire baisser les prix des véhicules à hydrogène. Pour vous donner un petit ordre d'idée, en France, une Toyota Mirai coûte au minimum 78'900 euros tandis qu'un Hyundai Nexo débute à partir de 72'000 euros. Deux véhicules loin d'être bon marché, la faute à un coût de développement coûteux et l'usage de matériaux extrêmement chers. C'est d'ailleurs à ce sujet que des scientifiques britanniques ont communiqué il y a peu les résultats de leur recherche. En effet, ces derniers ont découvert qu'un nouveau matériau, le manganèse, pourrait remplacer le platine, un matériau très onéreux.
Bien évidemment, cela fait déjà quelques années que des alternatives au platine sont recherchées, mais aucune évolution réelle n'a pu vraiment prendre le relai. La Chine entend donc bien profiter de cette nouvelle avancée pour mettre les bouchées doubles et prévoit ainsi d'augmenter drastiquement sa flotte de voitures à hydrogène. Cependant, Pékin reste assez pragmatique et annonce que, pour l'instant, le pays ne possède pas les capacités suffisantes pour produire suffisamment d'hydrogène. "Les constructeurs chinois devront investir des capitaux élevés pour développer ou acquérir les technologies. Toyota et Honda mènent la course en tête", selon Fitch Solutions. Pékin pourrait néanmoins propulser l'hydrogène grâce à de généreuses subventions et d'incitations réglementaires. Des méthodes déjà employées pour faire décoller les ventes de voitures électriques. Bien évidemment l'Europe est aussi dans la course. L'Allemagne, par exemple, a lancé un programme pour atteindre 400 stations de distribution d'hydrogène d'ici 2023. En France, Paris a adopté un plan de 100 millions d'euros afin de soutenir la filière hydrogène.