Lourdement pénalisé à l'E-Prix de Rome pour un dépassement sous Full Course Yellow, Jean-Éric Vergne veut que les choses changent. Le Champion de Formule E en titre a réalisé une belle course en Italie, remontant de la 16e à la septième place, mais il a reçu une lourde sanction pour cette manœuvre sur António Félix da Costa : 37 secondes ajoutées à son temps de course, l'équivalent d'un drive through sur un tracé romain où la voie des stands est exceptionnellement longue. Il a ainsi chuté à la 14e position.

Or, Vergne affirme que dans les mêmes circonstances lors de l'E-Prix de Mexico, les commissaires avaient classé l'affaire sans suite, alors qu'il avait perdu trois places au début d'une neutralisation.

"Max [Günther, qui était devant] a énormément ralenti, donc j'ai essayé d'éviter António, et en l'évitant, il était très lent donc je l'ai doublé", relate le pilote DS Techeetah pour InsideEVs. "Mais je l'ai doublé lors du second compte à rebours : il y a le premier compte à rebours du directeur de course, puis le second – cinq secondes pour ralentir jusqu'à 50 km/h."

"La raison pour laquelle j'ai fait ça, c'est qu'au Mexique, j'ai été dépassé par trois voitures sous Full Course Yellow avant que le drapeau rouge ne soit agité. Je suis tout de suite allé voir les commissaires, et je leur ai demandé : 'Ces trois pilotes devant moi, vont-ils être pénalisés ?' Ils ont répondu : 'Non, ils ne seront pas pénalisés'. Puis après la course au Mexique, je suis allé parler à Scot [Elkins], le directeur de course, qui m'a dit : 'Il n'y a pas de problème, évidemment, sinon les commissaires auraient donné une pénalité'. J'ai donc fait pareil."

"Je suis d'accord avec la pénalité, on ne devrait pas pouvoir dépasser lorsque le Full Course Yellow est en vigueur. Mais puisque ça n'était pas un problème il y a trois courses, je l'ai fait aussi. J'ai informé l'équipe – tout le monde – de ce que j'avais fait, et ils m'ont dit : 'Pas de problème, tu peux garder ta place'. Mais à la fin de la course, j'ai eu ce drive through. Je ne comprends pas, où est la cohérence ?"

"J'ai discuté avec les commissaires après cette course pour expliquer mon désaccord par rapport à Mexico, où il n'y a pas eu de pénalités. Mais la réponse [d'un commissaire] a été : 'Je n'étais pas à Mexico'."

Lorsque nous lui demandons si des commissaires permanents pourraient résoudre ce problème, Vergne répond : "C'est clair, c'est comme avoir un nouveau pilote à chaque course. Le système fonctionnait bien, mais cette année, le championnat est si dur, si difficile à juger. Les circuits sont petits, étroits, il y a beaucoup de contacts, énormément d'accidents ; c'est difficile à suivre. Les commissaires n'ont vraiment pas la tâche facile. Ils ont beaucoup de responsabilités et ils ne sont peut-être pas suffisamment nombreux. Je ne rejette pas la faute sur eux. Mais il faut que quelque chose change."

"Je ne suis pas en désaccord avec la décision [de Rome]. Je suis simplement en désaccord avec le déroulement des événements depuis le début de la saison. Si j'ai une pénalité [à Rome], ils auraient dû en avoir une [à Mexico]."

Propos recueillis par Alex Kalinauckas