Outre les problèmes liés aux infrastructures et le prix des voitures, l'autonomie est souvent la cause des inquiétudes des gens qui souhaiteraient passer à l'automobile électrique. Un problème qui pourrait rapidement appartenir au passé si l'innovation proposée par la start-up Innolith était lancée sur le marché de l'automobile, puisque l'entreprise indique avoir développé des batteries capables de parcourir jusqu'à 600 miles, soit 965 kilomètres.
Le président d'Innolith, Alan Greenshields, explique le fond de pensée de son entreprise face à l'évolution des technologies, et le problème qui se pose pour générer de l'énergie et la stocker : "Les limites des batteries conventionnelles retiennent un développement global et notre voyage vers les énergies renouvelables et l'électrification des pays en développement. Après plus de 10 ans de recherches et de développement, Innolith a trouvé une solution."
La solution ne permet pas encore de contourner l'extraction de lithium, ce qui représente la plus grosse partie du problème de la voiture électrique, mais permet de réduire les besoins en électricité grâce à des batteries pouvant produire, selon Innolith, 1000 wh/kg, soit quatre fois plus que la batterie actuelle de la Tesla Model 3, qui plafonne à 250 wh/kg. La firme d'Elon Musk travaille à faire monter cette capacité à 330 wh/kg, soit encore très loin des chiffres avancés par Innolith.
"C'est un grand pas en avant", a expliqué Greenshields lors d'une interview pour The Verge. "C'est globalement, en chiffres purs, quatre fois ce que peuvent faire les meilleures batteries lithium-ion. Et trois fois les valeurs estimées pour la prochaine génération de lithium. C'est également deux fois l'objectif de densité énergétique que les organisations comme le département américain de l'énergie ont fixé comme objectif. Ce n'est pas rien."
La clé de cette évolution ne se situe pas au niveau des électrolytes, qui sont toujours dans un solvant, mais sur cette substance qui contient les électrolytes, qui est désormais une substance inorganique, bien plus stable et, ce n'est pas négligeable, moins inflammable. Le liquide utilisé n'est pas sans rappeler la technologie développée par Electriq-Global, qui vise à produire de l'énergie à partir d'eau.
"Nous retirons les matériaux organiques et les remplaçons avec des substances inorganiques et globalement similaires à des solutions salines, ce qui procure deux avantages", poursuit le président d'Innolith. "Cela annule le risque de feu puisqu'il n'y a rien à brûler. Et le deuxième avantage est que vous vous débarrassez aussi des composants les plus réactifs du système, ce qui facilite la conception d'une batterie dans laquelle on peut stocker beaucoup d'énergie sans que ça devienne instable."
Désormais, Innolith veut introduire sa technologie sur le marché après une première production pilote en Allemagne, qui lui permettrait de signer des partenariats avec des fabricants de batteries, des constructeurs automobiles, mais aussi des pays qui souhaiteraient se tourner massivement vers les énergies renouvelables. Il se dit qu'il faudra au minimum entre trois et cinq ans pour y parvenir, soit une commercialisation de cette technologie au plus tôt en 2022.
Illustration : Capture d'écran du site officiel d'Innolith.